Le produit SETLUX®

> I. Historique SETLUX
> II. Les contraintes attachées au chantier du Pavillon de la Marée, MIN de Rungis.
> III. SETLUX®, aujourd’hui.
> IV. SETLUX®, une histoire qui continue…
> V. Description du système SETLUX®
> VI. Domaines d’application.

I. Historique SETLUX

Interview de Claude Delalande, ancien Officier du corps des Sapeurs Pompiers de Paris, responsable de la sécurité incendie de Paris Expo.


- Allo 18
« Mr Delalande pouvez-vous nous décrire rapidement l’origine du développement de SETLUX® ? »

- Claude DELALANDE
« Dès 1995, à Paris Expo, j’observe que les cuisines foraines représentent un risque particulier dans les grands sites d’exposition comme Paris Expo. En effet, le marché de la cuisine provisoire est tenu par des fournisseurs anglais qui proposent des constructions modulaires utilisant des isolants en mousse polyuréthane. Compte tenu du potentiel calorifique et fumigène de ce matériau et des risques générés par l’activité cuisine (flammes nues), je ne pouvais, en aucun cas, admettre ce type d’équipements dans des halls d’exposition destinés à recevoir un public nombreux. Ce type de réalisation ne peut être à l’évidence constitué que de matériaux incombustibles classés M0. Or, à cette époque, il n’existait pas de réponse adaptée »

- Allo 18
« Votre expérience à la BSPP vous avait montré que les matériaux de type organique à base de polyuréthane ou de polystyrène constituent un risque aggravant en cas d’incendie. Cela s’est vu,en particulier, dans le domaine agroalimentaire. »

- Claude DELALANDE
« Oui, ces matériaux, qui ont pour objectif d’isoler thermiquement, présentent l’énorme désavantage, en cas d’incendie, d’accroître de manière considérable la charge calorifique et provoquent des dégagements de fumées éminemment toxiques. N’oublions pas que dans le même temps, la commission centrale de sécurité a redéfini ses exigences en demandant, pour les cuisines provisoires d’exposition, le respect des articles G.C. de l’arrêté du 25/06/1980 (enveloppe coupe feu 1 heure pour tout matériel de cuisson disposant d’une puissance énergétique supérieure à 20 KW/H). Il était donc nécessaire d’engager une voie novatrice. »

- Allo 18
« Parlez-nous de votre cellule de réflexion qui, je crois, a piloté votre démarche »

- Claude DELALANDE
« Son rôle a en effet été essentiel pour défricher les voies de recherche de ce qui deviendra plus tard un produit abouti : le SETLUX®. Je veux citer ici les principaux acteurs qui ont apporté leur expérience et leur temps :

 

- Franco ZAGO, chercheur et consultant sur le marché du feu,
- René DOSNE, collaborateur de la revue Allo 18, bien connu pour ses talents de dessinateur-illustrateur mais aussi pour ses qualités d’analyste des grands sinistres,
- Le Président en exercice du GTFI, M. Hubert HAAS,

Nous avons su aussi nous adjoindre des compétences extérieures reconnues, à la fois en France et à l’étranger, tels que le CTICM, CSTB, ARCELOR, etc… »

- Allo 18
« La sélection des matériaux a évidemment été essentielle. Comment s’est-elle réalisée, quelle a été la problématique ? »

- Claude DELALANDE
« Nous avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur la base de données de matériaux de Franco ZAGO. Ainsi l’acier et le verre cellulaire, tous deux matériaux à très faible pouvoir calorifique, ont été retenus pour être à la base d’un système de panneaux sandwichs isolants coupe feu. Dès lors, la recherche s’est orientée vers le développement d’un liant permettant d’assembler ces deux matériaux sans pour autant mettre en cause leurs caractéristiques M0 d’origine.
La problématique du liant peut être résumée par le fait que les colles organiques brûlent autour de 150°C, alors que notre objectif était de créer un liant qui ne carbonise qu’à partir de 400-450 °C. Notez que cette valeur de 450°C est atteinte par transmission de l’enveloppe métallique lorsque celle-ci est soumise à une température d’environ 720°C.
»

- Allo 18
« Parlez-nous de la démonstration réalisée sur une cuisine dénommée COOKITÒ et dont le but était d’isoler les risques liés aux cuisines provisoires grâce à un coupe feu 1 heure. »

- Claude DELALANDE
« En octobre 1998, la cellule de réflexion décide de créer un premier prototype à partir des matériaux tôle d’acier et mousse de verre cellulaire FOAMGLASÒ de Pittsburgh Corning France. Ce prototype est installé dans le bâtiment 7 du site d’exposition de Paris Expo et subit devant un public d’initiés un incendie dans un environnement d’environ 500 MEGA JOULES/m². Le résultat de ce premier essai est jugé très positif puisque l’objectif de pare feu 1 heure est atteint avec un système montrant une stabilité (pas de séparation des composants) réelle et un faible rayonnement extérieur, non gênant pour les observateurs. »

- Allo 18
« C’est alors que René Dosne, s’appuyant sur ses constats d’incendie dans les bâtiments agroalimentaires, pousse à explorer les voix d’un développement industriel ? »

- Claude DELALANDE
« Oui, c’est bien cela et il faut y ajouter la motivation de Vincent ISNARD, directeur des investissements de la SEMMARIS (M.I.N. de Rungis, marché d’intérêts national) qui est lui même confronté à la problématique des incendies dans le milieu agroalimentaire puisqu’il est en charge de la rénovation du Pavillon de la Marée. Rappelons que Vincent ISNARD est l’ancien directeur Immobilier de Paris Expo et qu’il a participé à notre cercle de réflexion et qu’il a, bien sûr, assisté à l’essai COOKITÒ.
Dans le cadre du programme technique détaillé, la SEMMARIS a clairement exprimé son souhait d’isoler les magasins de grossistes, situés dans le Pavillon, à partir de panneaux à âme de mousse de verre pour éviter un système d’extinction automatique à eau (Sprinkler).
C’est dans ce contexte que Setec Bâtiment, mandataire du groupement de la maîtrise d’œuvre, avec Franck HAMMOUTENE architecte, est séduit par le challenge proposé par le Maître d’ouvrage.
Setec Bâtiment missionne Monsieur Jacques SAULNIER, son Directeur de projet, du fait de ses connaissances en thermique et problématique du feu, pour développer en association avec SDI (Franco et Denis ZAGO), un concept brevetable avec dépôt de marque : SETLUX®.
»

- Allo 18
« Avez-vous trouvé un industriel pour exploiter ce brevet ? Quelles sont les perspectives ? »

- Claude DELALANDE
« Georges ROBIN, ancien Directeur Technique de Plasteurope a créé, il y a 3 ans, la Société OXATHERM avec pour objectif de se placer sur le créneau du panneau sandwich technique et haut de gamme. Intéressé par le procédé, il a investi pour finaliser l’industrialisation du SETLUX®. Je vous indique qu’OXATHERM a produit et livré les 12 500 m2 de plafonds et cloisons à l’entreprise GST, adjudicatrice du marché pour la rénovation du Pavillon de la Marée à Rungis. »

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