La théorie de l’évolution mise à mal : Faut-il brûler Darwin ?


Candide et l’évolution


Comme toutes les théories totales, le néodarwinisme offre à ses tenants un formidable système d’explications du vivant. C’est pourquoi il n’est pas rare de retrouver sous leur plume une certaine tendance au « panglossisme », un terme qui se réfère à Pangloss, personnage du Candide de Voltaire, un indécrottable optimiste qui trouvait une explication à tout.


Exemple : des biologistes étudient les mécanismes génétiques qui président à l’apparition des cornes sur la tête et le thorax des coléoptères dynastes mâles. Ils découvrent que les cornes se développent, chez les mâles, au détriment des yeux et des ailes. Ce qui les handicape considérablement. Mais, expliquent-ils, le « coût » évolutif est très certainement compensé par un bénéfice en termes de sélection sexuelle. Des cornes plus grosses permettront aux mâles qui les portent d’éliminer leurs concurrents et de favoriser la dispersion de leurs gênes en séduisant les femelles. Ainsi, au lieu de se limiter à la description d’un phénomène qui n’a peut-être d’autres raisons que le hasard, les scientifiques se sentent obligés de spéculer sur les hypothétiques avantages darwiniens qui en sont la cause.


Autre exemple de ce raisonnement à rebours où tout est forcément le merveilleux résultat d’une sélection : le mimétisme. Il est très répandu dans la nature ; la couleuvre inoffensive adopte la livrée du serpent corail, la clyte (petit coléoptère) sait imiter autant par la parure que le comportement la redoutable guêpe, l’orchidée Ophrys dupe le faux bourdon qui la pollinise avec sa fleur, une copie conforme de la femelle de l’insecte. On comprend aisément l’avantage du mimétisme pour ces bêtes et cette plante, mais la sélection naturelle brandie par les darwiniens pour l’expliquer est peu convaincante : les espèces intermédiaires ne devaient pas du tout ressembler à leur modèle. Sur quels critères ont-elles donc été sélectionnées ?


Le « panglossisme » darwinien atteint aussi des sommets en sciences du comportement et en psychologie.


On nous a ainsi appris que l’infidélité masculine était un trait darwinien dans la mesure où elle favorisait la dispersion des gènes de l’homme et qu’il en serait de même de l’infidélité féminine; qu’une longue tendance à détecter dans l’environnement les agents intentionnels (hommes ou animaux), les plus dangereux potentiellement, aurait déterminé notre propension à croire en Dieu, ordonnateur suprême. Ou encore, que l’appétit de pouvoir, et tout ce qui en découle d’horrible et de violent, serait une fatalité, le résultat de la sélection naturelle.


Le Pangloss darwinien mêle ses propres a priori à ce qu’il pense décrire scientifiquement. Ce qui peut soit lui inspirer des réflexions de comptoir sur la nature humaine, soit nous conduire sur les pentes de l’idéologie totalitaire. La dernière fois que les clés du pouvoir lui ont été confiées, ce fut l’eugénisme et la castration de centaines de milliers de handicapés mentaux ou d’alcooliques aux Etats-Unis, en Allemagne et en Scandinavie.

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